Nombreux sont les professionnels qui se trouvent démunis face à des patients qui « refusent le soin », à des jeunes « qui mettent en échec leur placement » ou à des élèves qui n’entrent pas dans les apprentissages. Parallèlement, alors que les institutions socio-éducatives, pédagogiques ou thérapeutiques sont aux prises avec de profonds remaniements (politiques, budgétaires…) se développent les contrats de soin, les contrats éducatifs ou l’éducation thérapeutique. Autant de nouveaux protocoles qui se heurtent souvent à quelque chose qui insiste, à un impossible. Ne pas prendre en compte cet impossible qui se manifeste dans le lien aboutit bien souvent à des situations de violence, d’agressivité, de rejet, de repli sur soi ou d’indifférence. Comment dès lors, accueillir un sujet en institution ? C’est la question que nous proposons comme axe de travail pour cette journée.
À travers l’expérience clinique de professionnels émanant des champs du social, du soin somatique et psychiatrique, de l’éducatif et de l’enseignement, nous nous intéresserons à l’accueil de l’impossible et à l’impossible accueil, témoignant tour à tour de ce qui agite les sujets et les professionnels. Il s’agit, en effet, d’accueillir le symptôme, le trouble, ce qui rate, ce qui dysfonctionne, ce qui s’exprime parfois de manière extraordinaire.
Lacan, à la suite de Freud, nous amène à nous poser cette question « de savoir ce que nous sommes pour le sujet, nous à qui il s’adresse » . C’est le transfert, « souvent déchiffré en termes d’accrochage et de confiance »2 nous précise notre invitée, Hélène Bonnaud, psychanalyste membre de l’École de la Cause freudienne. En institution, « le transfert est diffracté sur plusieurs personnes »3, il « se fixe, se déplace, se noue et se dénoue »4.
Lieu de vie, de soin ou de passage, toute institution a un rôle à jouer quant à l’inscription du sujet dans le lien social. Ses acteurs participent à cette « expérience à plusieurs, et c’est ce qui la rend vivante et intéressante »5.
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1 Lacan J., « D’une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 573.
2 Bonnaud H., « L’inconscient de l’enfant – Du symptôme au désir de savoir », Navarin/Le champ freudien, 2013, p. 135.
3 Ibid.
4 Ibid.
5 Ibid, p. 133.
Informations
Espace Roger Ollivier, 13 rue du stade, 22190 Plérin
Tarif: 20 euros (étudiants et demandeurs d’emploi : 10 euros)
Contact
Inscriptions et renseignements :
Marjolaine Mollé – 06 82 92 11 05 – acf.saintbrieuc@gmail.com