Comment et pourquoi s’analyse-t-on aujourd’hui?

Dernier des trois samedis Lacan en visioconférence

Sonia Chiriaco

Comment et pourquoi s’analyse-t-on aujourd’hui ? Depuis Freud, l’inconscient a changé. C’est pourtant toujours la clocherie qui mène à l’analyse : l’inconscient apparaît dans ce qui ne marche pas, dans ce qui bute, dans ce qui se répète et rate à nouveau, et fait souffrir. Malgré sa fragilité, qui est de structure, « l’inconscient nous montre la béance par où la névrose se raccorde à un réel. »1 C’est le réel de l’accroc, de la rencontre traumatique, irruption de jouissance inassimilable qui demande pourtant à se loger dans un dire adressé à l’analyste. L’analyste lacanien d’aujourd’hui tient compte du caractère irréductible de la jouissance. Dégagé de l’espoir de guérir ou d’obtenir une vérité qui dirait tout de l’être, il vise le sinthome, le savoir-y-faire avec cette jouissance insoluble.

1-Lacan J., Le séminaire, livre XI, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Seuil, p. 25.