2ème conférence du cycle de l’année avec Clotilde Leguil (psychanalyste membre de l’ECF)
Écho de Rennes
Par Sylvie Rogel
Le samedi 8 mars 2025, s’est déroulée la deuxième conférence du bureau du pôle de Rennes de l’ACF en VLB autour du thème, « Ce qui traumatise… ».
Nous avons eu le plaisir d’entendre Clotilde Leguil, psychanalyste membre de l’École de la Cause Freudienne, déplier avec une grande finesse la manière dont l’événement traumatique s’articule avec la marque du destin.
Avec l’appui de nombreuses références psychanalytiques d’orientation lacanienne, Clotilde Leguil questionne en quoi l’expérience de l’analyse et de sa fin «coïncide avec la possibilité de dire et de lire la marque du destin ». Cette marque du destin se constitue avec le signifiant, le « dit premier », qui se répète et se repère dans un après-coup, sous la forme oraculaire, depuis la rencontre fortuite du sujet avec des « accidents qui font destin ».
À cet effet, son ouvrage intitulé Céder n’est pas consentir [1] apporte un éclairage nouveau sur l’événement traumatique, lequel se définit comme : « quelque chose qui s’est imposé au sujet auquel il n’a pas pu répondre ». Il ouvre sur le discours inédit que peut apporter la psychanalyse lacanienne sur la question du traumatisme en tant que réponse aux enjeux politiques et éthiques contemporains.
Aujourd’hui, Clotilde Leguil poursuit sa thèse en distinguant traumatisme et fantasme. Elle différencie dans la clinique de l’évènement : le fait, l’évènement et le fantasme. Le fantasme, lui, imaginarise le réel pour donner un sens ; en cela, il protège le sujet de ce qui fait effraction pour lui de manière singulière.
Les questions échangées avec un auditoire très nombreux (140 personnes) ont permis d’approfondir certains points cruciaux. Notamment, celui concernant l’apport considérable de la psychanalyse dans la cure des sujets en analyse, en contrepoint de l’idée reçue selon laquelle elle ne reconnaîtrait pas le traumatisme en raison de la découverte freudienne du fantasme. Or, à l’issue de cette conférence, force est de constater que, bien au contraire, les expériences cliniques ne cessent de témoigner du primat de l’événement traumatique et du réel, recouvert par le fantasme.
Un grand merci à Clotilde Leguil pour cet enseignement précieux, qui, à n’en pas douter, servira de boussole dans nos pratiques cliniques futures.
[1] Leguil C., Céder n’est pas consentir, Paris, PUF, 2021.
Informations
Le samedi 8 mars 2025
de 15h à 17h30
Au local de l’ACF-UFORCA, 11 – 13 cours J.-F. Kennedy à Rennes
En présence 10€ / 8€
En visio : 15€