ART & PSYCHANALYSE

Conversation entre l’artiste graffeur Wen 2 et Pierre Sidon

 

Nous aurons le plaisir de converser avec l’artiste graffeur brestois Wen 2 et Pierre Sidon, psychanalyste, membre de l’École de la Cause freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse, au sein même de l’exposition du collectif de graffeurs qui aura lieu à « la vieille école » de Gouesnou.
Il sera question dans cette conversation du lien entre la psychanalyse et l’art, à partir du graffiti : nous pourrons croiser la position de l’artiste graffeur s’intéressant aux ratages et aux fissures des murs et celle du psychanalyste qui vise l’inconscient.

 

Argument :

Le mouvement artistique de l’art urbain, notamment par les techniques du graffiti, de la peinture murale ou du trompe l’oeil, s’empare de plus en plus des villes et ouvre un autre regard sur les lieux familiers et les objets de l’ordinaire. L’art urbain est un langage vivant qui vient se réapproprier les murs de la ville, il tire parti de son architecture, de ses accidents, s’intéresse aux fissures et aux ratages. La psychanalyse s’intéresse également aux ratages dans le champ du langage, aux « déchets de la vie psychique, déchets du mental que sont le rêve, le lapsus, l’acte manqué et au-delà, le symptôme »[1] et en constitue son fondement. « Le seul avantage qu’un psychanalyste ait le droit de prendre de sa position (…), c’est de se
rappeler avec Freud qu’en sa matière, l’artiste toujours le précède »[2] précise Lacan dans son hommage à Marguerite Duras. C’est-à-dire qu’il ne s’agit pas pour le psychanalyste de commenter l’oeuvre de l’artiste mais de s’y enseigner. L’artiste produit un savoir et celui-ci anticipe le savoir du psychanalyste. L’artiste « fait passer le déchet au registre de l’esthétique »[3] et donne sa version singulière de la sublimation.
Nous allons suivre le rivage que dessine l’artiste et découvrir l’interprétation picturale que propose Wen 2 de la cité brestoise, une fenêtre qu’il ouvre sur ses « petits mondes » lorsque nous pouvons considérer avec G. Wajcman que « le monde est un mur, et que peindre c’est d’abord ouvrir une fenêtre » [4].

 

1. Miller J.-A., « Le salut par les déchets », Mental, n°24, avril 2010.
2. Lacan, J., « Hommage à Marguerite Duras, du ravissement de Lol V. Stein », Autres
Ecrits, Paris, Paris,Seuil, 2001, p 192.
3. Miller J.-A., « Le salut par les déchets », op. cit.
4. Wajcman G., chapitre « Ouvrir », Fenêtre : Chroniques du regard et de l’intime, 2004,
Verdier, p.105.

Informations

À l’ancienne école publique du Château d’eau
rue du Château d’eau
29850 GOUESNOU
Participation aux frais : 5 €, gratuit pour les étudiants et demandeurs d’emploi