Conversation en direction du XIVe congrès de l’AMP
— Tout le monde est fou —

Lors de l’introduction de son aphorisme « tout le monde est fou », Lacan ajoute aussitôt « c’est-à-dire délirant »[1]. Dès lors, l’accent est aussi bien porté sur la folie que sur le délire, tous deux élevés à la dimension de l’universel. Quels sont les tenants et les aboutissants d’un tel changement ? Que le délire, comme rapport au savoir, s’étende au-delà ou en-deçà du champ des psychoses n’est pas sans conséquences sur la praxis analytique, et sa lecture du malaise dans la civilisation. Notre conversation vise ainsi à problématiser la question du délire en faisant une place à ses résonances actuelles.
Aux deux pôles de l’enseignement lacanien, les formules Ne devient pas fou qui veut et Tout le monde est fou se répondent, s’articulent et se disjoignent. Si dans son extension le délire se définit d’être un « discours articulé [2] » et une « défense contre le réel [3] », comment lire la pertinence de cette perspective de la fin de l’enseignement lacanien ?
Il s’agit notamment de resserrer la question du délire pour en faire sourdre sa nécessaire articulation et son implication éthique.

Soirée organisée par Romain Aubé, Sarah Camous-Marquis, Noëmie Jan, Cécile Wojnarowski & Laurent Dupont.

1 Lacan J., « Lacan pour Vincennes ! », in Miller J.-A. (s/dir.), Scilicet. Tout le monde est fou, Paris, École de la Cause freudienne, coll. Rue Huysmans, 2023, p. 21.
2 Miller J.-A., « L’invention du délire », La Cause freudienne, n°70, décembre 2008, p. 81, disponible sur Cairn.
3 Miller J.-A., « Clinique ironique », La Cause freudienne, n°23, février 1993, p. 7.

Informations

Maison des Associations
6 cours des Alliés, Rennes
En présence uniquement
Entrée libre