Séminaire clinique de Tours- En direction des J52

 

Autonomie, inclusion, bienveillance, réhabilitation sociale, transparence…, autant de signifiants contemporains qui s’imposent aux praticiens exerçant en institution. Un constat s’en déduit: nous ne parlons décidément pas la même langue que les technocrates. Et si le malentendu est de structure, ici c’est un gap. Trouble, protocole, projet individualisé…tel est le vocabulaire contemporain né de la logique comptable, celle qui requiert l’évaluation permanente et exige la transparence. Tout doit s’écrire, s’expliquer, la clinique doit entrer dans des cases, c’est l’ère du tout visible, du tout traçable. Les bureaucrates se rassurent. Les praticiens, eux, sont sommés de se mettre au pas des bonnes pratiques. Loin d’une clinique du symptôme, on parle ici de trouble, de dysfonctionnement ou encore de déficit qu’il faut pouvoir traiter au regard d’une certaine norme. 

Si ces signifiants se soutiennent d’un idéal, celui qui donnerait accès au bien-être, voire à la guérison pour tous, nous y voyons pour notre part, le retour de la furor sanandi1 dont Freud nous invitait pourtant à nous méfier. Ainsi, à trop vouloir le bien de l’autre, c’est le désir du sujet qui risque d’être écrasé, voire nié. Face à cela, la psychanalyse ne propose pas de solutions prêtes à porter, elle vise l’incomparable, en veillant à « instaurer partout la particularité contre l’idéal »2. À l’envers d’une méthode, la psychanalyse est plutôt à saisir comme une orientation, une boussole, qui opère à partir de la reconnaissance de l’inconscient et du transfert. Mais comment s’en servir en institution?, Comment ne pas tomber dans un autre dogmatisme? Telles sont les questions que nous mettrons au travail, à partir de la clinique et des concepts de la psychanalyse lacanienne. À rebours des bonnes intentions et d’une position de maîtrise, nous interrogerons la façon dont un praticien, orienté par la psychanalyse, peut faire accueil à la méprise, et ainsi « trouver dans l’impasse même d’une situation, la force vive de l’intervention »3.

1 Freud, S., « Observations sur l’amour de transfert », La technique psychanalytique, Paris, PUF, 1953, p.130. Furor sanandi, expression latine qu’on peut traduire par fureur de guérir.

2 Laurent E., « Institution du fantasme, fantasmes de l’institution », Les feuillets du Courtil, n°4, disponible sur internet. 

3 Lacan J., « La psychiatrie anglaise et la guerre », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 107. 

Conférence avec Hélène Girard, psychanalyste, membre de l’ECF et de l’AMP, suivi d’une discussion avec  Caroline Doucet, psychanalyste, membre de l’ECF et de l’AMP, et déléguée régionale de l’ACF en VLB.

 

 

Informations

Université de Tours, rue des Tanneurs

Inscription en ligne sur weezevent en cliquant ICI ou sur place 5/7 euros.