Les paradoxes d’un père

Rencontre/débat avec l’écrivaine Vanessa Schneider pour la sortie de son livre La peau dure.

Entre deuil, dénonciation, énigme et hommage, Vanessa Schneider dans son livre La peau dure explore les paradoxes de son père. Elle fait résonner la petite histoire d’une famille et la grande histoire d’un pays entre le mouvement de libération de 1968 et l’évolution de la société après l’élection de F. Mitterrand en 1981, mais aussi le patriarcat et ses effets dans la vie familiale.

Qui était son père est ce qui traverse le livre, cet homme “naviguant tout au long de [sa] vie entre plusieurs métiers, plusieurs passions, plusieurs femmes, insaisissable et fidèle, à la fois présent et absent”.

Après sa mort, de ce qu’il lui a laissé dans une pochette, elle suit les indices, assemble les pièces du puzzle de celui qui fut maoïste, pro-américain, psychanalyste, homme d’État, “adoré”, “enfoiré”, “autoritaire”, “violent”, “jaloux”, “pataud” et “grosnou”.

Loin de s’arrêter à une dénonciation du patriarcat, Vanessa Schneider explore les versions d’un père et les traces laissées dans sa vie. Ainsi, sous le voile du héros, c’est aussi sa fragilité, sa part de “monstruosité” – une énigme qu’elle a rencontrée.

Entre identification et séparation, comment se situer ? Qu’est-ce que la transmission paternelle ? N’est-ce pas ce que l’auteure tente de cerner dans cette écriture ? C’est ce que nous interrogerons avec elle, ce qui tient au père non comme système de domination, mais comme fonction qui véhicule le désir.