LACAN ET LA CLINIQUE FREUDIENNE

La relecture par Lacan des cas freudiens à partir de la distinction imaginaire – symbolique – réel

Argument :

Lacan a entamé son enseignement par un retour au texte de Freud. Il considérait que seule la référence à celui qui avait inventé cette pratique inédite de la psychanalyse pouvait donner une idée certaine de la réalité de l’expérience analytique. Du début à la fin de son en-seignement, il s’est appuyé sur les cas cliniques de Freud pour en développer toutes les potentialités. Citons notamment les cas de Dora, de l’Homme aux rats et du petit Hans qu’il n’a pas cessé de commenter depuis les années 50 jusqu’aux années 80. Par une lecture précise et très fine, associée à une étude de détail, il a interprété chacun des cas et les a soumis à l’appareil conceptuel de Freud pour en relever les impasses dont certaines avaient déjà été notées par Freud lui-même et il a montré que les découvertes cliniques de Freud appelaient un appareillage conceptuel approprié, qu’il a entrepris de formuler. Cela lui a permis de prolonger la voie ouverte par Freud jusqu’à ses dernières conséquences. (On ne dépasse pas Freud et Lacan n’a jamais prétendu le faire. Lacan s’est toujours voulu freudien et il a été le plus grand des freudiens.)

C’est dans la conférence du 8 juillet 1953 que Lacan introduit une innovation théorique, à savoir la distinction de trois registres : le symbo-lique, l’imaginaire et le réel. Ces derniers sont indispensables pour ordonner et s’orienter dans la clinique. Cet outil conceptuel soutiendra sa théorie durant tout son enseignement « jusqu’à en devenir l’objet essentiel, non seulement conceptuel, mais mathématique et maté-riel, sous la forme du nœud borroméen et de ses dérivés1».

Dans les premiers séminaires et les premiers écrits, le travail de Lacan a consisté à distinquer dans les cas de Freud les faits cliniques qui relèvent de l’imaginaire et du symbolique, le réel étant laissé en dehors de l’expérience analytique. Cet outil théorique lui permet de préciser à la fin de son enseignement que ledit réel ne peut être atteint que «dans et par cet impossible que seul définit le symbolique2». En 1951, Lacan a tenu un séminaire à son domicile, consacré au cas de l’Homme aux rats et probablement à celui de Dora. Deux écrits en résultent : «Le mythe individuel du névrosé » de 1953 sur le cas de l’Homme aux rats, et « Intervention sur le transfert » de 1951 sur le cas Dora.

Nous suivrons donc cette année le chemin ouvert par Lacan en relisant les cas freudiens avec lui, à partir de la conférence du 8 juillet 1953, «Le symbolique, l’imaginaire et le réel », puis « Le mythe individuel du névrosé ». Nous nous appuierons également sur le Discours de Rome, « Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse », dans lequel Lacan commente le cas de l’Homme aux rats. Nous poursuivrons enfin avec le Séminaire III, Les Psychoses, au cours duquel Lacan continue l’examen du cas Dora.

Nous utiliserons, pour nous orienter dans notre lecture, la distinction symbolique, imaginaire et réel pratiquée par Lacan dans les faits cliniques.

L’année prochaine nous envisagerons l’examen du cas du petit Hans en nous appuyant sur le séminaire et les Écrits de Lacan, en nous orientant à nouveau dans notre lecture de la distinction symbolique, imaginaire et réel.

Jean-Louis Gault et Françoise Pilet

  1. Lacan J., Des noms-du-père, Paris, Seuil, 2005, Paris, p. 7.
  2. Lacan J., Le Séminaire, livre XIX, … ou pire, texte établi par J-A. Miller, Paris, Seuil, 2011, p. 141.

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