Le cartel organisateur de la soirée est composé de Quentin Dumoulin, Claire Le Poitevin, Aline Speth, Eric Taillandier et Isabelle Rialet-Meneux* (plus-un).
*Membre de l’ECF et de l’AMP

Semblant et vérité

La psychanalyse a pour visée l’émergence de la “vérité vraie” du sujet, dont la voie royale est l’association libre. Paradoxe : dans le même temps, le parasitage langagier du signifiant dénature le réel en jeu. D’où ce célèbre énoncé de Lacan : “La vérité est strictement impossible à dire. Disons qu’elle ne peut se dire qu’à moitié[1].” Le signifiant, et tout discours par lequel il est véhiculé, passent d’un registre qui permet le dévoilement de la vérité à celui du semblant, qui la recouvre.
Pour Lacan, le semblant n’est pourtant pas du toc. Il touche en effet, de structure, à la vérité du sujet. “La vérité n’est pas le contraire du semblant [mais lui est] strictement corrélative”[2]. Comment alors expliquer que le semblant soit une condition pour accéder à cette vérité ?En s’appuyant sur la logique des discours, Lacan déduit que tout discours est du semblant. Pourtant, dans le même temps de son enseignement, Lacan va décrire le discours du capitaliste comme « follement astucieux » tout autant que « voué à la crevaison ». Le discours du capitaliste est-il alors encore du semblant, ou devient-il un discours véritable, au sens où il produit tant de déchets que ce réel finit par rendre le monde (toujours discursif) irrespirable ?Quant au discours scientifique, qui se soucie peu de se reconnaître comme semblant dans la mesure où il produit “un savoir dans le réel”, sa progression vient-elle modifier le statut de la vérité ?
[1] Lacan, J. “Clôture”, Lettres de l’École freudienne de Paris, n°22, 1978, p. 499-501.
[2] Lacan, J. Le séminaire, Livre XVIII, D’un discours qui ne serait pas du semblant, Paris, Seuil, 2006, p. 26.

Informations

Maison des Associations de Rennes, 6 cours des Alliés.
Entrée libre

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