VERS PIPOL 10

La PMA en questions

Depuis la fin des années 1970, les techniques de procréation dites médicalement assistées n’ont cessées de s’améliorer. Il fallut d’abord franchir un premier obstacle qui a été de passer des techniques utilisées en pratique vétérinaire au champ de la reproduction humaine. Un premier grand succès fut l’obtention d’un embryon en dehors de l’organisme de la femme, sa réimplantation dans l’utérus et l’obtention d’une grossesse avec la naissance d’un enfant vivant. Depuis quarante ans, non seulement les résultats s’améliorent, mais la demande est de plus en plus forte. Plus d’un couple sur six présente des difficultés à obtenir une grossesse, et en France, ces dernières années, plus de 3% des naissances sont obtenues après fécondation in vitro.

Déjà des couples de femmes homosexuelles recourent à ces techniques et la législation française devrait prochainement le permettre. Ces extensions de l’utilisation de ces nouvelles procréations interrogent non seulement l’éthique sur laquelle une société peut s’entendre mais peut-être surtout la subjectivité des êtres parlants pris un par un.

Pour préparer le congrès Pipol 10, nous nous intéresserons à ce qui se passe dans la réalité des centres de procréation médicale. Comment se négocient l’offre et la demande, comment le pathétique et le banal de ce «vouloir» un enfant trouvent à se résoudre, comment sont vécus les succès, les échecs et les impasses rencontrés ? La pratique au jour le jour est-elle concernée par la question des limites de l’existence humaine?

L’équipe de la clinique Jules Verne a accepté que nous venions converser avec eux de leur exercice auprès des femmes en demande d’enfant. Pour préparer cette conversation nous faisons appel à la constitution de cartels fulgurants – manière de se mettre déjà dans la perspective du congrès et saisir au mieux l’apport de praticiens pour éclairer ces questions cruciales pour l’expérience des êtres parlants.

Le bureau de Nantes Saint-Nazaire