n° 380 • 15 septembre 2025
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Édito
Vers les 55es Journées de l’ECF (I)
Hervé Castanet
Dans le titre des prochaines Journées de l’ECF – « Le comique dans la clinique » –, un seul mot sert de boussole : comique. Ici pas de mise en tension qui s’impose, renvoyant le comique banalement à son opposé sémantique : le tragique. Le Littré joue de cette opposition en citant un certain Gresset : « Oh ! tu prends au tragique / Un débat qui pour moi ne sera que comique. »
Est-ce la position de Lacan lorsqu’il sollicite le comique ? Non ! Il lui donne un statut bien plus radical, qui casse la paire comique/tragique. Plus justement : cette paire est subvertie. Dans son Séminaire XI, il isole un « comique pur[1] », qui surgit lorsque l’objet a, toujours voilé, apparaît comme tel. Le comique touche alors à la « vérité du sujet » lorsque les semblants s’évanouissent. Retenons ceci : le comique ne relève pas des jeux des semblants, mais lorsqu’ils vacillent, l’objet qui ne trompe pas se dévoile. Là où nous aurions attendu le drame, c’est le comique qui, pur, monte sur la scène.
Le comique dans la clinique ne saurait s’entendre comme une recension de la clinique du comique assimilée au rire, au joyeux, voire au rigolo. « Il y a une chose certaine, que l’homme, c’est le comique.[2] » L’affirmer, avec Lacan, comme « comique pur », implique l’objet a, l’Autre, le sujet divisé – soit toute la radicalité de la psychanalyse du parlêtre. Bref, le comique touche à la psychanalyse pure. C’est là un des enjeux des 55es Journées de l’ECF.
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- Lacan J., Le Séminaire, livre XI, Les Quatre Concepts fondamentaux de la psychanalyse, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1973, p. 10.
- Ibid., p. 143.
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Jacques Lacan
« [S]i la vérité du sujet, même quand il est en position de maître, n’est pas en lui-même, mais, comme l’analyse le démontre, dans un objet, de nature voilé – le faire surgir, cet objet, c’est proprement l’élément de comique pur ».
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Lacan J., Le Séminaire, livre XI, Les Quatre Concepts fondamentaux de la psychanalyse, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1973, p. 10.
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Trois questions à Laura Sokolowsky
par Romain Aubé & Hervé Damase
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En somme, le comique dans la clinique est un thème dont les variations concernent à la fois le début et la fin de l’analyse.
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Le comique, voie royale
Anne Colombel-Plouzennec
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Le comique indexe un changement dans le dire.
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Faire de sa vie une comédie
Christine Maugin
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Un sourire ou un rire au détour d’une séance, et l’allègement prend une telle valeur que cela modifie le rapport à la vie, à sa dimension tragique, pour en apercevoir la dimension de comédie.
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Présentation des illustrations
Les illustrations de ce numéro Vers les J55 ont été choisies à l’intention des lecteurs de L’Hebdo-Blog par la directrice de cet événement. Chacune convoque une variété du comique, aucune ne se ressemble. À travers les âges et les civilisations, le comique se rapporte à la trouvaille, à la surprise et au non-sens. Il a la structure de l’éclair, du nouveau, de l’inattendu. L’espièglerie de la Muse renvoie ainsi à la bévue – lapsus, mot d’esprit, acte manqué – par laquelle l’inconscient se révèle de façon inopinée.
Thalie, Muse de la Comédie, par Jean-Marc Nattier ; Don Quichote et Sancho Panza, par Honoré Daumier ; Au Cirque Fernando : Medrano avec un porcelet, par Henri de Toulouse-Lautrec ; Gargouille de la basilique Notre-Dame de l’Épine (Marne).
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