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Édito
Le surmoi, démoniaque ?
Adriana Campos
En 1977, Lacan disait : « L’idéal, l’idéal du moi, en somme, ça serait d’en finir avec le symbolique, autrement dit de ne rien dire. Quelle est cette force démoniaque qui pousse à dire quelque chose, autrement dit à enseigner ? C’est ce sur quoi j’en arrive à me dire que c’est ça, le surmoi.[1] » Voici les propos – les tout derniers de Lacan au sujet du surmoi – que nous avons passés au crible lors de l’enseignement que j’ai donné sur ce thème au Campus de l’ECF. Au fil des rencontres, nous avons tenté de saisir ce qui se dit de nouveau concernant le surmoi.
Son versant « obscène et féroce » – sur lequel Lacan a mis l’accent tout au long de son enseignement – semble céder sa place à un aspect inédit du surmoi. Cet aspect s’attrape par opposition à l’idéal, sur un point étonnant : alors que l’idéal est l’aspiration à « en finir avec le symbolique », à ne plus rien dire, le surmoi est injonction du symbolique, « une force démoniaque qui pousse à dire quelque chose », à continuer à parler. Le surmoi apparaît ici comme ce qui impose à la jouissance le passage par la parole. Il est « l’impératif de la jouissance [2] » certes, mais dans la mesure même où cet impératif est fait de langage, où il se loge au cœur de la Loi, où il est façonné par la civilisation. Le surmoi n’est rien d’autre que la trace de l’entrée dans l’ordre proprement humain qu’est le symbolique – voici pourquoi Lacan affirme que le surmoi n’a rien de naturel [3] – et, du même coup, il est aussi la marque de l’impossibilité d’en sortir.
Dans ce numéro de l’Hebdo-Blog, vous découvrirez des échos de quelques collègues ayant choisi de faire résonner cette phrase de Lacan. Dans la religion, dans les discours contemporains, et chose étonnante, même dans le dispositif analytique, le surmoi s’immisce, pour le meilleur et pour le pire.
Bonne lecture !
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- Lacan J., Le Séminaire, livre XXIV, « L’insu que sait de l’une-bévue s’aile à mourre », leçon du 8 février 1977, inédit.
- Lacan J., Le Séminaire, livre XX, Encore, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1999, p. 10.
- Cf. Lacan J., Le Séminaire, livre XXIV, « L’insu que sait de l’une-bévue s’aile à mourre », leçon du 8 février 1977, inédit.
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Jacques Lacan
« Rien ne force personne à jouir, sauf le surmoi. Le surmoi, c’est l’impératif de la jouissance. »
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Lacan J., Le Séminaire, livre XX, Encore, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1999, p. 10.
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La consistance du commandement : Sainte Thérèse de Lisieux
Isadora Escossia
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Le surmoi lacanien est une instance qui radicalise la loi.
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La discipline du bien-être
Élise Rocheteau
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La pulsion de mort se loge au cœur même de l’auto-évaluation nécessaire à cette notion de bonheur.
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Le surmoi, passeur vers l’inconscient ?
Katell Le Scouarnec
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S’efforcer à associer librement dérange l’homéostase du principe du plaisir commandée par le fantasme.
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L’artiste : Hippolyte Hentgen
Hippolyte Hentgen est un duo composé par les artistes Lina Hentgen et Gaëlle Hippolyte. Elles vivent et travaillent à Paris.
Réunies sous ce nom fictif, les deux artistes explorent un territoire de recherche principalement orienté vers l’image. Leur pratique s’ancre dans le dessin et dans la série Bebop (présentée ici), « elles s’approprient les codes de la bande dessinée et du dessin de presse, elles multiplient les tons (burlesque, naïf) et les références (de Jim Shaw aux cartoons des années 1930 […]) et revivifient une culture visuelle de masse. Puisant dans l’histoire de l’art comme dans la culture populaire, elles s’emparent d’images iconiques inscrites dans la mémoire collective et les restituent dans un immense collage protéiforme et composite, d’une grande liberté stylistique. » Galerie Bernard Jordan.
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