Le voyeur – Michael Powell – 1960

Projection suivie d’un débat animé par Hélène Le Guével avec Fouzia Taouzari et Remi Lestien, membres de l’ECF et de l’AMP.

Argument

1960 au cinéma, l’année est aux serial killers. Si Hitchcock triomphe avec « Psychose », Michael Powell voit son « Voyeur » démoli par la critique et vite retiré des salles. Le public ne le (re)découvrira qu’une quinzaine d’années plus tard, grâce à Scorsese notamment, et il sera alors célébré.
Il faut dire que Powell fait entrer le spectateur dans la peau de Mark Lewis, ce  véritable caméraman, qui traque l’angoisse qu’il peut provoquer dans le regard des femmes, comme le faisait son scientifique de père à ses dépens lorsqu’il était enfant. Powell choisit d’ailleurs, pour cette scène, d’incarner lui-même le père de Mark et de faire jouer à son fils le rôle de Mark enfant. A d’autres moments, le cadrage en point de vue subjectif adopté par le réalisateur esquive le jugement extérieur qui pourrait faire de Lewis un monstre. Il révèle sa tragique et implacable humanité.
Respectant le scénario de Léo Marks, spécialiste des codes secrets et figure des services d’espionnage anglais durant la 2e Guerre Mondiale, Powell nous livre un film aux multiples facettes, véritable labyrinthe interrogeant l’essence même du cinéma, de ce que filmer, être filmé et être spectateur veut dire.
Déclaration d’amour adressée au cinéma, ce chef d’œuvre concerne également le psychanalyste très directement en son regard sur cette question, cruciale dans la clinique, de l’image et du réel qu’elle voile ou enserre.
Denis Brunelière

Informations

Le Cinématographe

12 bis rue des Carmélites

Nantes 44000

Plein tarif 5€ et tarifs habituels