L’avenir au féminin

par Caroline Doucet

S’appuyer contre un signifiant pour penser[1], telle est la méthode de Lacan. Chez Freud déjà, le moindre article n’est jamais ce que l’on attend, nourri de ces énigmes que sont les pierres d’attente. Si bien qu’il n’y a que Freud qui, « de son vivant, ait amené les concepts originaux nécessaires à attaquer et ordonner le champ nouveau qu’il découvrait »[2]. Freud accompagne toujours ses concepts de questions, qu’il s’agit de reprendre à chaque fois.
La femme n’existe pas[3]. Indécent, révoltant, caricatural pour certains, provocateur ou risqué pour d’autres, cet aphorisme ouvre l’horizon de la psychanalyse lacanienne. Partout dans le monde, pendant quatre jours, cette proposition sera étudiée lors des Grandes Assises virtuelles internationales : des grandes dames qui ont fait l’histoire de la psychanalyse à la clinique contemporaine – celle du masculin chez les femmes, des folies féminines et érotomanes, des fantasmes au féminin, du féminisme et de la domination, celle des femmes de l’ombre ou de celles qui existent… Et bien plus encore !
Pour son troisième numéro, L’Inédit se tourne vers l’Association mondiale de psychanalyse. Romain Aubé, Nadège Duret, Anne Colombel-Plouzennec, Marjolaine Mollé et Christine Chanudet vous proposent leur lecture de ce thème, dans toute sa diversité. Alors, déchiffrons l’avenir ![1] Cf. Lacan J., Le Séminaire, livre XXIII, Le Sinthome, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 2005, p. 155.
[2] Lacan J., Le Séminaire, livre III, Les Psychoses, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1981, p. 119.
[3] Cf. Lacan J., « Télévision », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 537.

« Il y a quelque chose qui les secoue les femmes, ou qui les secourt »[*]

par Anne Colombel-Plouzennec

Adapté du roman éponyme d’Olivier Bourdeault[1], le film En attendant Bojangles[2] nous dévoile avec poésie une version unique de ce qui s’éprouve sans pouvoir se dire, parfois sans limite.
C’est l’histoire d’une femme. Elle n’était pas maîtresse en sa demeure, elle n’était pas maîtresse d’elle-même. Elle était partout et nulle part à la fois. Elle n’était pas ce qu’elle pensait être. D’ailleurs, elle ne se pensait pas, elle s’inventait : elle s’inventait des vies, des histoires.
Cette femme-là ne pouvait rien se refuser. Elle possédait tout. Elle s’enivrait, elle était enivrée, elle était l’ivresse-même.
Son corps était pulsatile, virevoltant, elle qui dansait ardemment en un « perpétuel tourbillon ». « Elle tutoyait les étoiles ». « Sa trajectoire était claire, elle avait mille directions, des millions d’horizons ».
Quelque chose pour elle était perdu, et elle dansait, et elle dansait, Encore. C’est ce que raconte l’histoire de M. Bojangles qui dansait d’avoir perdu son chien. Elle, elle dansait en attendant Bojangles.
Le titre de cette chanson est celui de la rencontre avec cet homme qui voua sa vie à son grain de fantaisie. Immédiatement, il l’avait crue, et lui avait offert ses prénoms quotidiens et le vouvoiement qu’elle exigeait (pour ne pas « être à la merci des gens »), autant que l’étreinte de son corps.
C’est ainsi qu’était prénommée chaque jour différemment sa jouissance rayonnante qui la faisait être toutes ces femmes, ces femmes dont il avait promis « d’aimer et de chérir » chacune, « jour et nuit », autant qu’elle lui avait juré « que toutes les personnes que je suis vous aimeront éternellement ».
Et puis, quand son corps s’arrêtait, dans un creux entre les lignes du roman comme dans un regard joyeux et triste à la fois, épinglé à l’écran, s’apercevait la suspension du s’« … ou pire »[3], ce trou dans l’écriture, place vide, déchirure insuturable du rapport qui, même à danser jusqu’à s’enivrer, ne s’écrira pas et la laissait parfois au bord du précipice.
Alors, aussitôt, les points de suspension prenaient corps, corps jouissant, corps d’une femme. Du vide émergeait cette jouissance infinie, indistincte, et elle était emportée par de « drôles de fous rires malheureux ». Puis son dire se mettait en jeu dans la danse et l’amour, appuyée nécessairement sur le corps de son homme, elle retrouvait le bord presque naturel du plaisir. Ainsi s’accrochait un « par-être »[4] qui lui évitait de se perdre toute… pour un temps seulement.[*] Lacan J., Le Séminaire, livre XX, Encore, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1975, p. 69.
[1] Bourdeaut O., En attendant Bojangles, Le Bouscat, Finitude, 2016.
[2] Roinsard R., En attendant Bojangles, film, France/Belgique, 2022.
[3] Lacan J., Le Séminaire, livre XIX, …ou pire, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 2011, p. 11.
[4] Lacan J., Le Séminaire, livre XX, Encore, op. cit., p. 44.

Les supermarchés inclusifs

par Nadège Duret

Dans son dernier enseignement, Lacan a promu l’écriture logique. Le mathème et la lettre sont une trouvaille lacanienne pour faire valoir la « faille, [le] trou, [la] perte »[1] inhérents à la condition humaine. C’est le S(?), au fondement du principe féminin, que nul ne pourra jamais inclure dans le tout du langage. Force est de constater que le monde contemporain suit une logique inverse : tout doit être nommé, diagnostiqué, visible. Ainsi, nous connaissions l’inclusion scolaire et l’écriture inclusive. Dorénavant, nous découvrons les supermarchés inclusifs.
Depuis janvier 2022, les enseignes connues de la grande distribution doivent proposer à leurs clients autistes « une heure silencieuse »[2]. Partant du principe que l’hypersensibilité aux stimuli environnementaux est un trait du spectre autistique, les magasins adaptent leur accueil en réduisant lumière et ambiance sonore, sur un ou plusieurs créneaux dans la semaine. Cette mise en place peut être facilitée par « un guide de bonnes pratiques rédigé en partenariat avec le secteur du commerce et le secteur associatif »[3]. C’est en janvier 2021 que la députée Nadia Essayan a fait voter, à l’Assemblée, cette « Proposition de loi visant à améliorer l’accessibilité des personnes qui ont un trouble du spectre de l’autisme par la mise en place d’une “heure silencieuse” dans les magasins de la grande distribution »[4]. Avant même l’entrée en vigueur de la loi, certains exploitants commerciaux s’y sont essayés. Ces derniers, ainsi que des clients concernés, se disent déjà satisfaits de cette mesure et envisagent de l’étendre au champ généralisé du handicap[5].
Dans son argument pour les prochaines Grandes Assises virtuelles internationales de l’Association mondiale de psychanalyse, Marie-Hélène Brousse indique : « Si l’universel vaut pour tout sujet parlant, il n’attrape pas la différence. Le pas de plus est de suivre, non le fil des identifications, mais celui de la jouissance. »[6] Car en effet, le risque d’une telle mesure n’est-il pas d’appuyer sur un trait identificatoire au détriment d’un traitement de la jouissance ? Alors que nous pourrions voir cela comme un progrès démocratique, la maladie est ici conçue comme un style de vie, les droits de l’homme gagnent ainsi sur la clinique[7]. C’est pourquoi les prochaines Grandes Assises ont un thème éminemment politique. La place que l’on donne au sujet est un effet de discours. L’inclusion et sa politique seraient plutôt le signe de l’exclusion de la jouissance, singulière à chacun, pour une mise au pas, voire une réduction au silence… Heure silencieuse, dites-vous ?

[1] Lacan J., Le Séminaire, livre XX, Encore, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1975, p. 31.
[2] Luxey V., « Quand le supermarché baisse le son et la lumière pour que les autistes puissent faire leurs courses », France 3 régions, 1er septembre 2021, disponible sur internet.
[3] Essayan N., « Proposition de loi visant à améliorer l’accessibilité des personnes qui ont un trouble du spectre de l’autisme par la mise en place d’une “heure silencieuse” dans les magasins de la grande distribution », Assemblée nationale, 14 décembre 2020, disponible sur le site de l’Assemblée nationale. Cette proposition a été pensée avec l’appui de l’association Autisme France.
[4] Ibid.
[5] Genetay I., « Dans ce supermarché de Chartres, une heure silencieuse tous les jours pour les clients autistes ou sensibles », Actu, 7 octobre 2021, disponible sur internet.
[6] Brousse M.-H., « Une affaire de disparition : L s’est barré », argument pour les Grandes Assises virtuelles internationales de l’AMP 2022, publication en ligne (www.grandesassisesamp2022.com).
[7] Cf. les propos de J.-A. Miller lors de la « Présentation à la Librairie Mollat, d’Ornicar ? hors-série, Lacan Redivivus », 27 février 2022, disponible sur YouTube.

L’endométriose : entre féminin et universel

par Marjolaine Mollé

Le 11 janvier 2022, le président de la République a annoncé la mise en place d’une « stratégie nationale de lutte contre l’endométriose ». Il s’agit d’une « maladie gynécologique chronique de la femme en âge de procréer qui se caractérise par le développement de la muqueuse utérine (l’endomètre) en dehors de l’utérus, colonisant d’autres organes avoisinants »[1]. L’endométriose se manifeste le plus souvent par des douleurs, notamment au moment des règles ou des rapports sexuels. Le plan gouvernemental a pour visée de mieux informer, diagnostiquer, prendre en charge les femmes qui en souffrent et de développer la recherche sur cette maladie, qui touche une femme sur dix, par la mise en place de « centre de recours et d’expertise ». En énonçant que l’endométriose « n’est pas un problème de femmes. C’est un problème de société »[2], Emmanuel Macron fait entrer cette affection dans le discours politique et en fait une question de santé publique. D’ailleurs, l’Assemblée nationale a adopté une résolution visant à la reconnaître comme une affection longue durée[3].
Aussi, l’endométriose sort de l’ombre[4] et prend place sur la scène médiatique et les réseaux sociaux. Cette maladie a désormais sa propre semaine de prévention, sa journée mondiale le 7 mars (la veille de la Journée internationale des droits des femmes), et son emblème : un ruban jaune. Stromae y fait référence dans sa chanson « Déclaration », qui porte sur les inégalités entre les hommes et les femmes : « Toujours obligée d’aimer enfanter. La contraception qui te détruit la santé. Endométriose, enchantée. »[5] Récupérée par un discours contemporain dénonçant l’errance diagnostique et le mépris de la douleur des femmes – ce qui entraîne une inflation diagnostic –, l’endométriose s’accompagne d’une quête de causalité. On découvre ainsi sur les réseaux sociaux de nouvelles nominations, qui sont des tentatives d’identification paradigmatiques des sujets contemporains en quête d’identité, telles ces femmes qui se surnomment elles-mêmes « endogirls » ou « endowarriors ».
Or un sujet ne peut se réduire à un diagnostic qui le fixerait à un signifiant-maître issu du discours contemporain, et il ne peut faire l’économie de questionner son rapport au corps, à la féminité, au partenaire ou encore à la maternité. En effet, « la jouissance ne répond pas aux identifications »[6]. Il s’agit alors, pour la psychanalyse, d’accueillir les dits singuliers d’un sujet et de faire exister la dimension de l’inconscient et ce, quelle que soit la pathologie qu’il présente.
La question de l’endométriose ouvre aux « mystères du corps parlant »[7], en particulier à la jouissance du corps féminin et au nouage symptomatique du corps et du langage. Il n’existe pas un signifiant pour dire La femme et chaque sujet a à inventer sa réponse singulière à l’énigme de la féminité : « La femme, ça ne peut s’écrire qu’à barrer La, indique Lacan. Il n’y a pas La femme, article défini pour désigner l’universel »[8]. C’est une des questions qu’exploreront les Grandes Assises virtuelles internationales de l’Association mondiale de psychanalyse.

[1] « Endométriose. Prendre en charge l’endométriose : le ministère s’engage », disponible sur le site du ministère des solidarité et de la santé.
[2] Macron E., « L’endométriose. Ce n’est pas un problème de femmes, c’est un problème de société », 11 janvier 2022, disponible sur YouTube.
[3] « Résolution visant à reconnaître l’endométriose comme une affection longue durée », Assemblée nationale, 13 janvier 2022, disponible sur le site de l’Assemblée nationale.
[4] Cf. « Interception. Endométriose, la maladie féminine qui sort enfin de l’ombre », disponible sur le site de France Inter.
[5] Stromae, « Déclaration », Multitude, album de musique, 2022.
[6] Brousse M.-H., Mode de jouir au féminin, Paris, Navarin, 2020, p. 11.
[7] Lacan J., Le Séminaire, livre XX, Encore, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1975, p. 118.
[8] Ibid., p. 68.

Motus

par Christine Chanudet

Le langage mobilise la jouissance phallique, le tout, l’universel et la norme-mâle. Il fait être, convoque le sens, donne une valeur, une couleur. Parler comme écrire sur la jouissance féminine est difficile, délicat. Les mots manquent. L’universalité s’effondre. Parce qu’une part échappe au discours, pas tout comprendre et impossible à dire sont convoqués. C’est ce que m’a enseigné notre cartel fulgurant, préparatoire à la conversation avec Marie-Hélène Brousse, en direction des Grandes Assises virtuelles internationales de l’Association mondiale de psychanalyse, « La femme n’existe pas ».
Dans le Séminaire XX, Lacan prévient : « Il n’y a nulle part de dernier mot si ce n’est au sens où mot, c’est motus […]. [Se] garder de comprendre trop vite »[1]. C’est pourquoi il a choisi d’élaborer le réel en jeu dans la sexualité des êtres parlants « par la voie logique, parce que jusqu’à nouvel ordre, il n’y en a pas d’autre »[2]. Dans son tableau de la sexuation[3], côté femme, côté pas-tout, il écrit La et S(?), le signifiant du manque dans l’Autre : « Il n’y a ici de la que barré. […] Ce La ne peut se dire. Rien ne peut se dire de la femme. La femme a rapport à S(?) »[4].
Motus. L’inconscient ne souffle mot.

Par son rapport à S(?), la jouissance féminine troue le savoir, ne donne aucune identité au sujet et induit le ressenti d’être Autre à soi-même : « Il y a une jouissance à elle, à cette elle qui n’existe pas et ne signifie rien »[5]. Jouissance féminine hors sens, insensée, folie féminine que l’arrimage au phallus ne peut pas toujours limiter. La induit une double jouissance : celle de ?, de la jouissance phallique, vers la part dite homme, et, dans la part femme, celle de S(?). Cela donne accès à une jouissance supplémentaire qui se manifeste parfois, pas tout le temps, pas pour toutes.
Tâchons de serrer, en corps, cette jouissance féminine qu’une femme éprouve, « au-delà du phallus… »[6] Jouissance sans Autre, non localisable, aux effets d’illimité, d’égarement, de débordement, voire d’extase. Une version de l’illimité est l’impératif mortifère du surmoi : « Encore ! »
Le féminin ne s’aborde ni à partir de l’anatomie ni à partir du genre, des identifications, du signifiant. « Le féminin, [c’est] un mode de jouir »[7]. Le pas décisif de Lacan a été de poser que la jouissance féminine vaut aussi pour les hommes.
La définition du féminin ne laisse décidément pas tranquille. S(?) pousse à la passion du mot juste qui dirait l’être féminin. Motus sans bouche cousue.

[1] Lacan J., Le Séminaire, livre XX, Encore, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1975, p. 74.
[2] Ibid., p. 69.
[3] Cf. ibid., p. 73.
[4] Ibid., p. 75.
[5] Ibid., p. 69
[6] Ibid.
[7] Brousse M.-H., Mode de jouir au féminin, Paris, Navarin, 2020, p. 11.

Se faire responsable de son désir d’ACF

par Romain Aubé

Que l’analyste soit « celui dont la responsabilité à l’endroit de sa parole est radicale », en tant qu’« il a à répondre de ce qu’il dit, mais encore de ce qu’il laisse entendre »[1], amène à interroger ce champ de la responsabilité quand un sujet fait la demande d’être membre de l’Association de la Cause freudienne. Sur quoi porte cette responsabilité ? La réponse se divise en deux parties, l’une de l’autre solidaires.
D’un côté, il s’agit de la responsabilité d’un désir – ce dont le titre de cette rubrique inscrit. En effet, ce n’est pas le champ du besoin qui détermine une telle demande d’admission, mais un désir dont ladite demande est la conséquence. C’est aussi pour cette raison que la demande d’admission à l’ACF ne se fait pas sans l’inconscient, et l’interprétation qui va avec. Car l’ACF a beau avoir le cadre juridique d’une association, elle n’en reste pas moins orientée par le champ analytique : elle fait une place à l’interprétation, entend le désir qui naît, prête l’oreille au discours universel, au malaise dans la civilisation en s’interrogeant moins sur la solution à y apporter que sur la question à y soumettre.
Et, de l’autre côté, on se fait responsable d’un engagement. Celui qui a produit un désir d’ACF – produit en tant que ce désir n’est ni inné ni acquis, mais analysé – a un rapport à l’engagement pour la cause analytique qui n’est pas de l’ordre du prosélytisme ou du militantisme, puisque ces derniers impliquent « une croyance un peu trop puissante en des idéaux », croyance dont l’expérience analytique conduit à se détacher[2]. En effet, comme l’indique Clotilde Leguil : « L’expérience analytique peut donner envie de défendre certaines causes, mais la façon dont on s’engage dans ces causes, depuis l’expérience de l’analyse, est différente d’un engagement militant. Il faut d’abord être revenu du militantisme, de cette idée que la souffrance de chacun peut se régler de façon collective. Il faut être revenu de cette idée-là pour s’intéresser au collectif et s’investir tout en n’en attendant pas une solution pour sa question personnelle. »[3]
De n’être pas un militantisme, l’engagement pour la cause analytique se révèle être une transmission[4], faisant place à la singularité d’un désir et à ce qu’il implique de manque.

[1] Miller J.-A., « L’orientation lacanienne. Le partenaire-symptôme », enseignement prononcé dans le cadre du département de psychanalyse de l’université Paris 8, leçon du 19 novembre 1997, inédit.
[2] Leguil C., « Incidences politiques du discours analytique », enseignement prononcé dans le cadre du département de psychanalyse de l’université Paris 8, leçon du 8 janvier 2018, inédit.
[3] Ibid., leçon du 4 décembre 2017.
[4] Cf. ibid., leçon du 19 mars 2018.